Réalisé par le Franco-allemand Anton Vassil, « Le gendarme de Abobo », avec près de 15 000 entrées, détient le record du film ivoirien ayant eu le plus de spectateurs. Porté par le célèbre acteur ivoirien Michel Gohou, 60 ans, le film aborde avec humour de nombreux sujets sensibles : corruption, terrorisme, religion, relations hommes-femmes, crise ivoirienne ou Françafrique.
Diffusé sur les quatre écrans que compte Abidjan, « Le gendarme de Abobo », fait salle comble. Avec près de 15 000 entrées, il est désormais le film ivoirien ayant eu le plus de spectateurs, même s’il ne peut aspirer aux recettes des blockbusters américains.
Sorti officiellement le 1er novembre au cinéma Majestic du Sofitel Hôtel Ivoire, la production, assez hilarante, séduit de plus en plus le public ivoirien. « J’ai bien aimé le film, le côté comique, captivant, donnant une leçon à la nation ivoirienne (…). Ça parle de tout, de la situation de nos policiers, de la vie de couple quand on a une femme portée sur le matériel, affirme une spectatrice, Mélanie Dieng. Ça fait plaisir de voir un film ivoirien avec nos acteurs ivoiriens. »
Dans le film comique « Le gendarme de Abobo » l’adjudant-chef Gokou, incarné par la star ivoirienne Michel Gohou, est en contact avec la réalité d’Abobo, l’une des plus grandes communes d’Abidjan. Les « brouteurs » (arnaqueurs sur Internet), les « microbes » (délinquants mineurs), l’insécurité, la pauvreté, les bidonvilles, les routes non bitumées constituent le quotidien des abobolais.
Mais avant Abobo, l’adjudant Gokou exerçait à la frontière entre la Côte D’Ivoire et le Ghana, où il se coulait la vie douce à la frontière entre la Côte d’Ivoire et le Ghana. Le gendarme se permettait de dépouiller toutes les voitures qui passaient jusqu’au jour où il dépouille accidentellement la voiture du Ministre de la Défense.
L’adjudant Gokou se voit, du coup, muter à Abobo, le quartier le plus chaud d’Abidjan. Son partenaire de patrouille n’est nul autre que le fils illégitime du Président de la République Française, écarté des missions sensibles.
L’intrigue du « Le gendarme de Abobo » s’articule autour de la question « Y a des terroristes à Abobo? », posée par l’adjudant-chef Gokou. En réponse à cette interrogation, une cellule antiterroriste est mise en place dans la commune d’Abobo, une cité en proie à l’action néfaste des microbes.
Fier du succès du film « Le gendarme de Abobo », le tenant du premier rôle du film Michel Gohou soutient: « On n’a pas le centième d’un film américain, mais le potentiel humain est là. Il faut arriver à produire pour dire aux bailleurs que nous avons cette possibilité de réussir. Le cinéma africain est en train de se repositionner. »
Arsène DOUBLE
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