Le logo de l’université Félix Houphouët-Boigny est chargé d’une symbolique forte, à la signification universelle et qui fait encore sens en 2019 : le masque Wao. Le « Wao » fait partie de la famille des masques Wambele, d’origine Senoufo. Ces derniers font partie du groupe des GUR anciennement appelés groupe voltaïque en référence à leur aire de provenance- la Haute-Volta- aujourd’hui appelée le Burkina Faso.
Ce groupe ethnique est aujourd’hui présent dans toute l’Afrique de l’ouest. Pour comprendre l’importance du masque Wao, il faut savoir que la société Senoufo fonctionne encore selon des rites séculaires et celui de la connaissance en est l’un des piliers. Pour devenir un homme et gagner le droit de s’exprimer en société, un jeune garçon Senoufo devra suivre les trois étapes du rituel du « Poro ».
A 7 ans, il sera conduit dans le bois sacré pour y être circoncis. A 14 ans, il y retournera pour étudier notamment l’art de soigner avec des plantes médicinales.
Enfin, à 21 ans (âge de la majorité), il y effectuera un dernier séjour pour vérifier ses acquis et les compléter par l’apprentissage de la guerre (à visée d’auto-défense) et la tenue d’un foyer. A chaque étape, le Wao (un homme revêtant le masque) l’accompagne et à le pouvoir de sanctionner tout comportement inapproprié de l’initié. Également qualifié de « masque de la connaissance », le Wao ne quitte pas le bois sacré, sauf pour enterrer des initiés de haut rang et pour accompagner au village ceux qui ont terminé le cycle d’apprentissage avec succès.
La particularité du masque : il possède deux têtes qui regardent vers l’avant et vers l’arrière pour signifier que l’on ne peut rien lui dissimuler. Il s’associe à tout un ensemble de personnages symboliques de culte, tels la Katiélo -déesse mère- qui prend soin des néophytes dans le bois sacré ; le Calao, oiseau qui représente par des attributs physiques, la vie de l’initié -rentré sans connaissance et ressorti sachant- ou encore les débélés mâles et femelles que l’on pile pour annoncer l’arrivée au village des initiés. Un logo symbolique de la connaissance donc, qui au-delà des sphères Senoufo, est bien parlant pour tous les subsahariens.
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Le Wambélé: un masque protecteur
Le wambêlê appelé communément « wanioug» qui signifie « le visage de celui qui lance les maléfiques » est l’un des plus grands masques du pays sénoufo situé au nord de la Côte d’Ivoire. Le wambêlê est un masque spécial et mystérieux. En effet, c’est un masque biface c’est à dire qu’il est composé de deux faces opposées. Selon les significations données par les sages : il s’agit du bien qui affronte le mal, l’avenir fait face au passé, le blanc se mêle au noir. De plus, lors de ses prestations, le Wambêlê fait sortir de la fumée. C’est ce caractère qui le rend particulier et différent des autres masques sénoufo.
Appartenant à la catégorie des masques bienfaiteurs , le Wambêlê fait son apparition dans des occasions spéciales telles que les cérémonies funéraires. Il est généralement porté par un initié du Poro. En effet, le Poro est une société secrète d’initiation des jeunes garçons d’une durée 90 jours dans la forêt sacrée. Au cours de son apparition, seuls les initiés de cette société et les sages peuvent être présents. Ses prestations sont strictement interdites aux femmes (sauf les vielles) sous peine de stérilité, ménopause précoce ou la mort. Le wambêlê est aussi un masque protecteur. Car Il est rattaché à un génie protecteur qui préserve du mauvais sort, du mauvais œil, de la sorcellerie. Cependant, il a la réputation d’être nuisible lorsqu’il se sent pris au piège (défié, désobéissance). Il arrive de lancer des sorts, de la foudre et même tuer l’individu qui viole ses interdits.